Pour mieux connaitre un pays, il faut se rendre dans ses prisons ; disait le légendaire Nelson Mandela. Si les prisons reflètent l’image et les composantes sociétales d’un pays, il va alors de soi qu’elles soient mieux gérées dans le respect des normes en la matière tout en respectant les droits des pensionnaires. C’est dans cette perspective que les pays bénéficiaires du programme suédois PriPOC, à travers leurs officiers pénitentiaires, ont bénéficié de dix jours de cours assidus pour le renforcement de leurs capacités d’actions dans la bonne gestion des établissements pénitentiaires dont ils ont la charge en général, en situation de paix et de conflit et dans la gestion des détenus en vue de leur réhabilitation et leur réinsertion sociale et professionnelle.

En accueillant ce séminaire de formation qui a réuni à Cotonou vingt-trois participants et 16 experts formateurs venus de plus de huit pays africains et du Canada, le gouvernement de la République du Bénin se positionne dans la droite ligne du respect de l’une des missions des établissements pénitentiaires qui est d’accueillir les détenus de diverses catégories venus d’horizons divers dont la prise en charge nécessite des méthodes plus élaborées en vue de faciliter leur suivi, leur réhabilitation et leur réinsertion socio-professionnelle.

Afin d’assurer cette mission, l’agent pénitentiaire a besoin d’une formation adéquate comme le stipule le point 47 alinéa 3 en ces termes : « après son entrée en service et au cours de sa carrière, le personnel devra maintenir et améliorer ses connaissances et sa capacité professionnelle en suivant des cours de perfectionnement qui seront organisés périodiquement ».

Dans son allocution à la cérémonie officielle de la clôture de ce séminaire, le représentant du ministre de la justice béninois et garde des sceaux, a mis l’accent sur l’importance de ces cours réussis grâce au Royaume de Suède et espère que ce cours est le déclenchement de la coopération en matière pénitentiaire entre le Bénin et la Suède d’une part, et le Bénin et d’autres pays d’autre part.  Pour lui, ce cours doit influer désormais sur la qualité des prestations au sein des administrations pénitentiaires respectives des officiers bénéficiaires. « Il est heureux de constater que vous avez examiné les différents aspects de la gestion des établissements pénitentiaires non seulement en période de paix, mais également en période de conflit. » A-t-il déclaré.

 

Des thématiques abordées au cours du séminaire…

Au cours de ce séminaire, les experts formateurs ont entretenu les participants sur diverses thématiques les rodant mieux dans le rôle assidu d’un bon gestionnaire de l’établissement pénitentiaire. Il s’agit entre autres, de l’aperçu historique des Nations Unies sur la gestion des établissements pénitentiaires, les prisons dans les missions de maintien de la paix, l’introduction générale aux droits humains et le respect de la dignité humaines, l’importance stratégique de l’appui en matière pénitentiaire dans les opérations de paix, les valeurs, diversité et code de conduite au sein des Nations Unies, la planification des prisons et autres règles générales qui régissent la gestion des établissements pénitentiaires en leur conférant leur caractère humain.

Par ailleurs, tous ces enseignements permettront à corriger les pratiques dans les établissements pénitentiaires de chacun des pays représentés, d’une part et dans les tâches quotidiennes et par des formations de remises à niveau des collègues des bénéficiaires et dans le cadre des déploiements des Nations Unies pour les missions de maintien de paix d’autre part.

 

Le Directeur général de l’APB, Jiles YEKPE, satisfait et optimiste…

Placé sous la conduite diligente de l’Agence pénitentiaire du Bénin, son Directeur général, Jiles YEKPE, a pris une part active à ce séminaire, qui, pour lui, sera le point d’un nouveau départ dans la bonne gestion des établissements pénitentiaires et leurs pensionnaires aussi bien au Bénin que dans les autres pays bénéficiaires du programme PriPOC.

Dans son allocution à la cérémonie de clôture, Jiles YEKPE, a remémoré les participants sur les traces du Président Nelson Mandela dans l’un de ses discours, où il déclarait que «  La vraie contribution que nos prisons peuvent apporter à la baisse durable du taux de criminalité du pays tient également à la manière dont les détenus y sont traités. On ne saurait suffisamment insister sur l’importance tant du professionnalisme que du respect des droits de l’homme. Il est indispensable de créer des conditions propres à transformer les détenus en citoyens respectueux de la loi. Nous ne trouverons pas de solutions pérennes si nous continuons à traiter nos détenus (…) en les privant de leur dignité et des droits qui leur sont inhérents en tant qu’êtres humains. »

Pour le patron de la  gestion pénitentiaire du Bénin, cette formation entre donc en droite ligne pour la bonne organisation et la bonne gestion des établissements pénitentiaires. Tous les formateurs reconnus pour leur compétence en la matière, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour enseigner aux participants, des concepts basés sur ‘’les Règles Mandela’’ et ‘’les Règles Bangkok’’ qui leur permettront d’améliorer au quotidien leurs prestations dans leurs administrations respectives mais aussi pour des missions de maintien de paix.

Il faut signaler que ce cours a pu se tenir grâce au partenariat financier et technique du Royaume de Suède à travers son Service Pénitentiaire et de Probation et a réuni des participants venus du Canada, du Burkina-Faso, de Madagascar, du Rwanda, de la Roumanie, de la Suède, du Sénégal, de la Tunisie et du Bénin.